Noêl propice aux ruptures amoureuses

Noël propice aux ruptures amoureuses?

La rumeur populaire l’affirme: certaines fêtes de l’année -Noël, St-Valentin, Jour de l’An, etc.- seraient plus propices aux ruptures amoureuses.

Aucune étude scientifique ne vient confirmer le phénomène, mais deux experts cliniciens se prononcent sur la question d’après leur expérience clinique.

Line raconte : «Je me suis séparée de mon mari le 1er décembre 1999 après de nombreuses années de mariage. Je songeais depuis quelque temps à le laisser. Je venais d’avoir 40 ans, un âge critique où l’on se remet en question. Puis l’an 2000 arrivait. Je me disais qu’il n’était pas question que je commence le nouveau millénaire avec lui. Je voulais repartir à neuf.Quand le temps des Fêtes est arrivé, ça m’a donné l’impulsion nécessaire pour partir. Je ne me voyais pas passer Noël avec lui»

C’est quelque chose que j’ai remarqué avec le temps. Je dirais que c’est peut-être plus le cas pendant le temps des Fêtes.

C’est une période pendant laquelle on veut retrouver ceux qu’on aime.

«À la base, le couple est peut-être fragile et l’arrivée du temps des Fêtes peut contribuer à accentuer cette fragilité, puisque cette période est synonyme de rapprochements familiaux, plaisir et fête. Or si la personne est incertaine de sa relation, va-t-elle vraiment s’investir dans les fêtes familiales de son conjoint? Il y aura certes un malaise. Même chose pour la St-Valentin. Est ce que j’ai envie de passer un moment amoureux alors que je ne me sens pas amoureuse? Certaines personnes vivront un malaise et choisiront la rupture. Mais ce n’est pas tant la fête qui crée la rupture mais bien la dynamique du couple qui est déjà fragile», explique à son tour Anik Ferron, sexologue clinicienne et doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Période de stress

«Quelques personnes me disaient qu’elles se sentaient mal à l’aise de recevoir des cadeaux d’une personne qu’elles n’aimaient plus et de voir la belle famille. D’autres ont passé le temps des Fêtes et c’est ensuite qu’il y a eu une rupture, note Mme Ferron. Mais la tension était déjà présente bien avant Noël. Aujourd’hui, Noël est une période de stress pour beaucoup: les soupers, les achats de Noël, etc. En ce sens, un couple qui vit déjà une tension peut voir cette dernière augmenter avec cette période.»

La faute au soleil ?

Un autre facteur externe peut également peser lourd dans la balance: Noël est l’une des journées les plus courtes de l’année. Il y a moins d’heures d’ensoleillement et l’énergie tend parfois à manquer, ce qui influence l’humeur. Tout ça peut contribuer à la création de conflits dans un couple.

«Par contre, on remarque que chez les jeunes, la fin de la période estivale peut coïncider avec une rupture. Ça suit l’année scolaire. L’été, ils ont l’occasion de passer beaucoup de temps ensemble. Il fait chaud, les gens bougent plus, on reste dehors plus tard le soir… c’est propice à l’amour. Dès que l’école recommence, il y a un risque de rupture. Mais je n’ai remarqué ce phénomène que chez les étudiants», précise Marc-André Juneau.

Étude cocasse

Le blogueur anglais David McCandless a réalisé une étude en 2010 portant sur les changements de statuts amoureux sur le réseau social Facebook. D’après les résultats qu’il a obtenus, les deux semaines précédant Noël seraient celles où les ruptures amoureuses sont les plus fréquentes.

Cette étude est évidemment à prendre avec des pincettes puisqu’aucune réelle donnée statistique quantitative fiable ne s’y retrouve.

N’empêche, ses observations personnelles concluent que les moments les plus sujets aux ruptures amoureuses sont deux semaines avant Noël, lors de la semaine de relâche (ou le fameux Spring Break américain), le 1er avril et durant les vacances d’été, presque à égalité avec la St-Valentin.

Mauvais présages

Quelques signes avant-coureurs peuvent prédire la fin d’une relation amoureuse.

Entre autres: les portes d’armoire qui claquent, l’augmentation de l’irritabilité, s’isoler de son conjoint ou sa conjointe, avoir moins envie de passer du temps avec l’autre, la hausse du nombre de conflits et une impatience constante.

«Dans ces situations, on peut imaginer que la personne n’ait pas envie de partager le temps des Fêtes ou la St Valentin avec l’autre. Cela pourrait vraiment créer un inconfort. C’est difficile de faire semblant d’être heureux avec l’autre si on ne l’aime plus», constate Anik Ferron.